Présentation "Réfractions" N°54 "Les habits neufs du fascisme"
Rencontre-Débat autour du Numéro 54 de la revue « Réfractions » : Les Habits Neufs du Fascisme.
Avec Jean-Jacques Gandini, membre de la commission du numéro, et Mathias Reymond d'ACRIMED, contributeur du numéro.
Ce copieux numéro de 270 pages tente d'analyser les dynamiques de néo-fascisation qui se mettent en place depuis une quinzaine d'années en France, en Europe et dans le monde.
En résumé, le néo-fascisme se réalise dans la fusion de l'Etat et de la méga-corporation, la constitution d'une grande entité hors de contrôle judiciaire et parlementaire, qui mélange les intérêts publics et privés, à condition qu'ils concernent des hommes blancs, riches et nationaux.
Mercredi 3 décembre à 19h00 au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.
Projection du film "Libertarias"
« Libertarias », un film de Vicente Aranda (1996, V.O. sous‐titrée français), inspiré de l’histoire des « Mujeres Libres », combattantes anarchistes et féministes pendant la guerre d’Espagne.
Si le film prend délibérément parti pour des femmes qui se battent contre le fascisme et pour la révolution sociale sans mettre de côté leur lutte pour l'égalité des sexes, il ne fait pas l'impasse sur les questions qui dérangent : exécutions sommaires de franquistes, machisme de certains militants révolutionnaires, place des femmes sur le front, autonomie des milices ouvrières et stratégie militaire...
Avec ses 20 000 adhérentes (en juillet 1937), provenant majoritairement des milieux populaires, « Mujeres Libres » défend l'émancipation des femmes et leur participation à la lutte révolutionnaire. L'organisation se réclame d'un « féminisme prolétarien » dans le but de se dissocier du féminisme libéral, qui prône l'égalité des femmes sans contester les rapports de domination de classes. Leurs « camarades » n'étaient pas pour autant enclins à les reconnaître politiquement comme une organisation autonome au sein du mouvement libertaire.
Il y a deux choses qui, parce qu'elles sont iniques, commencent à s'effondrer dans le monde : le privilège de la classe, qui fonda la civilisation du parasitisme, d'où est né le monstre de la guerre, et le privilège du sexe mâle, qui transforma la moitié du genre humain en êtres autonomes et l'autre moitié en êtres esclaves et créa un type de civilisation unisexuelle : la civilisation masculine.
Suceso Portales, « Mujeres Libres » n° 10, 1938
Jeudi 4 décembre à 19h30 au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.
- 19h30 : « Fallait-pas » chacun apportant un truc à boire et/ou à manger à partager ensemble.
- 20h30 : Projection du film
Projection du documentaire « Hommage à la Catalogne »
En présence du réalisateur Frédéric Goldbronn, également directeur de « Vidéadoc », le centre de ressources sur la création cinématographique et audiovisuelle, et d’un.e membre du Centre Ascaso-Durruti, à l’origine de cette projection-débat.
« Quelque chose de singulier et de précieux » écrira George Orwell pour décrire l’atmosphère régnante à Barcelone, constellée de symboles « noir et rouge », lorsqu’il y arrive en décembre 1936 et se rend, selon la lettre de recommandation de l’Independant Labour Party dont il est proche, à l’hôtel Falcon, réquisitionné par le POUM, parti marxiste antistalinien, camarade de lutte de l’anarcho-syndicaliste CNT, alors principal syndicat en Espagne, accolé à la FAI, Fédération Anarchiste Ibérique. Journaliste de terrain.
Il s’est décidé à se rendre en Espagne pour écrire quelques articles pour les journaux sur cette formidable expérience révolutionnaire en cours depuis juillet 1936 mais aussi pour se battre, et il sera envoyé sur le front d’Aragon où il faillit perdre la vie.
Le documentaire de Frédéric Goldbronn procède à une subtile mise en perspective mêlant réflexions politiques et morales d’Orwell, dites par la voix de Denis Podalydès, avec de riches archives de l’époque lors des six mois de son séjour jusqu’en juin 1937 : agencement de paroles et d’images qui permet de rendre de façon à la fois sensible et lisible ce moment historique marquant.
C’est une peinture du quotidien que ce soit au sein des unités de production collectivisées à Barcelone ou dans les tranchées sur le front d’Aragon où il faut faire face prosaïquement au froid et à la boue.
Enthousiasmé par cette mise en pratique des idéaux anarchistes, George Orwell est amené par ailleurs à dénoncer les agissements des staliniens du Parti communiste espagnol qui vont saper de l’intérieur la nouvelle société égalitaire qui s’est faite jour, prémices de l’étau totalitaire qui constituera la trame de son ouvrage-testament, « 1984 ».
Il s’en explique dans un article rédigé en 1942, « Réflexions sur la guerre d’Espagne » (« Essais » volume II p 316) : « Pour la première fois, j’ai lu des articles de journaux qui n’avaient aucun rapport avec les faits, ni même l’allure d’un mensonge ordinaire. J’ai vu l’histoire rédigée non pas conformément à ce qui s’était réellement passé, mais à ce qui était censé s’être passé selon les diverses « lignes du Parti ». Ce genre de choses me terrifie parce qu’il me donne l’impression que la notion même de vérité objective est en train de disparaître de ce monde. » Staline, Trump, même combat !
Vendredi 12 Décembre 2025 à 20h à l’Utopia, 5 avenue du Docteur Pezet - Montpellier