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Novembre 2016

8 novembre   9 novembre   16 novembre   18 novembre  26 novembre


L’ESPAGNE, PASSION FRANÇAISE, 1931 - 1975
Guerres, exils, solidarités

Geneviève Dreyfus-Armand et Odette Martinez-Maler

Odette Martinez-Maler présentera le livre.

LES FRAGMENTS D’HISTOIRES PARTAGÉES

Pendant quarante ans, l’Espagne divisa la société française. Avec passion. Non pas une passion. Mais des passions, souvent irréconciliables. Et parmi celles-ci : les passions multiples et parfois contradictoires de celles et ceux qui prirent parti pour une Espagne libre, tissant des liens profonds d’entraide.
Ce sont ces solidarités croisées, de part et d’autre des Pyrénées, que nous avons voulu rendre sensibles, en particulier à travers les archives privées de ceux qui en furent les acteurs. Albums de photographies ou lettres de volontaires envoyées depuis le front pendant la guerre d’Espagne, dessins griffonnés au fond des camps du sud de la France, comme autant de défis à l’enfermement ; tracts et papillons subversifs qu’Espagnols et Français, luttant au coude à coude dans la Résistance, lançaient au risque de leur vie ; poèmes, mouchoirs de coton blanc brodé à l’ombre des crématoires des camps nazis où tant de républicains espagnols furent déportés, depuis la France : autant de vestiges des actes minuscules et immensément dignes qu’ensemble – Espagnols et Français – ont opposé à ceux – eux aussi Espagnols et Français – qui programmèrent méthodiquement entre 1939 et 1945, la négation de l’humain.
Indices des expériences singulières que des hommes et des femmes firent de l’engagement, ces archives personnelles nous livrent leurs regards particuliers, l’écho de leurs voix uniques à travers des récits personnels qui dessinent leurs trajectoires individuelles et tout à la fois conjuguées.
Elles éclairent et complètent les nombreux documents publics – presse illustrée, affiches, brochures, tracts militants ou reproduction d’archives administratives – que nous avons placés en contrepoint. Ces lettres, ces photographies, ces écrits ont voyagé à travers les ans et les lieux, souvent en contrebande d’une Histoire officielle ; retenus longtemps dans le secret des familles, gardés au fond de tiroirs obscurs tels des reliques d’un temps lointain, mais toujours actuel, ils nous parlent aussi de la traversée de silences qu’imposèrent les récits qui firent autorité. C’est une Espagne rêvée, contrariée, inachevée et, en grande partie, à venir qu’évoquent les traces de mémoire que nous avons ici réunies. Entre 1931 et 1936, le peuple espagnol, non sans divisions, entre partisans d’une révolution sociale et défenseurs d’une république bourgeoise, s’est insurgé. Une Espagne s’inventait, là-bas, prenant quelquefois la France comme modèle de république sociale quand une poignée de généraux, admirateurs du fascisme, imposèrent, à tout ce peuple, à la suite du coup d’État du 18 juillet 1936, l’Espagne noire « une, grande et éternelle » de Franco. Pendant quarante ans, les Espagnols furent confrontés à l’un des régimes autoritaires les plus sanglants du xxe siècle.
L’« Espagne interrompue, obstinément future » – dont parle le poète et résistant Jean Cassou – n’a cessé de s’engager, ici, au rythme de solidarités contre le franquisme, contre le nazisme et jusqu’à la mort du Caudillo en novembre 1975, contre l’une des dictatures les plus longues d’Europe.
Vus d’Espagne, ces archives forment le legs clandestin de mémoires empêchées par le régime du Caudillo, puis minorées par celui qui vit le jour à la mort de ce dernier. Les voix venues d’en bas que délivrent les fragments de journaux intimes ou de témoignages que nous avons recueillis ici nous invitent à relire, depuis une autre perspective, la guerre d’Espagne et ses suites : non pas comme une « folie collective dont tous furent également victimes », mais bien comme un affrontement social et politique entre deux projets de société divergents. Longtemps rejetées dans les marges d’un récit consensuel donné comme condition du nouvel État démocratique, qui « oublia » pourtant de condamner le franquisme jusqu’en 2002, elles contribuent à ouvrir l’espace d’une controverse qui nous engage au présent.
Vues de France, ces paroles d’exilés et de Français sont les bribes de récits mineurs longtemps étouffés sous le poids de récits glorieux de la Résistance où figuraient fort peu ces guérilleros venus poursuivre de ce côté des Pyrénées, un combat initié, de l’autre côté, contre l’allié d’Hitler et de Mussolini. Leurs auteurs, qui combattirent en France, pour des valeurs qui n’étaient pas seulement françaises, éclairent ces « blancs » qui viennent trouer les récits diplomatiques des relations entre la France et l’Espagne : l’abandon de la République espagnole en 1936 puis, encore une fois à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, l’accueil infâmant réservés aux réfugiés en 1939. Mais ils rendent aussi hommage à tous ces « Français espagnols de coeur », frères d’armes, alliés de leurs combats pour la liberté. C’est pourquoi, à notre tour, mettre en valeur les traces intimes de ces itinéraires entre France et Espagne, ce n’est pas seulement exposer les documents ou les signes d’une Histoire refroidie. C’est tenter d’accompagner, autant que faire se peut, l’acte infime et décisif par lequel des hommes et des femmes, longtemps effacés des chroniques tentent, une fois encore, de partager au coeur de l’espace commun, le souvenir de ce qu’ils ont vécu, et au-delà des faits accomplis, l’élan de leurs espérances.
Geneviève Dreyfus-Armand et Odette Martinez-Maler

Mardi 08 novembre à 20 h 30 au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.



Cycle « Colères du Temps »

« Le sel de la terre »

Un film de Herbert J. Biberman (1953)

Dans une ville minière du Nouveau Mexique, les mineurs d'origine mexicaine se mettent en grève. Ils veulent bénéficier des mêmes avantages que les travailleurs blancs. La participation des femmes, tout d'abord réprouvée par les hommes, s'avère vite efficace. Un film qui réunit sur son plateau plusieurs des victimes du Macchartisme. Réalisé en 1953, il ne put sortir qu'à la fin de l'année 1965.

Mercredi 09 novembre 2016, projection à 20h30 suivie d’un « Fallait-pas » pour ceux qui veulent discuter après le film
au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.




« Un nouveau Dreyfus ? Jamal ZOUGAM, bouc émissaire des attentats de Madrid ? »

Dans cette affaire dramatique, il semble que le dossier ait été classé pour mettre un point final à l'émotion et à la peur suscitées par les attentats de Madrid en 2004. Un suspect marocain désigné d'avance par une accumulation de preuves aléatoires, d'empreintes suspectes ou fabriquées, de témoignages à retardement? Bref un procès qui soulève au final plus de doute et de questions que d'explications? Tout porte à croire en effet que le procès de Jamal Zougam a été bâclé et qu'il en est le bouc émissaire idéal. La condamnation de Jamal Zougam, emprisonné depuis 11 ans dans les prisons espagnoles, est-elle une nouvelle affaire Dreyfus ? Pour ce documentaire, Cyrille Martin a mené une longue enquête sur les attentats de Madrid, le procès de Jamal Zougam et le traitement médiatique de l'événement. C'est un premier documentaire qui tente d'apporter des éléments de réflexion et de débat sur l'instrumentalisation du racisme et de la peur de « l'autre ».

Christiane Passevent, Radio Libertaire.

Mercredi 16 novembre - 19 h 30 : « Fallait-pas », chacun apporte un truc à boire ou à manger à partager ensemble
          - 20 h 30 : Projection du film documentaire au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.




Dicussion autour des textes relatifs à :

"POUR EN FINIR AVEC L'IDÉOLOGIE ANTI-IMPÉRALISTE ET SES RÉSIDUS"


Dans la mer des antiques erreurs du passé, reproduites à l'infini, on citera aisément le cas de l'anti-impérialisme. Si cette idéologie a notamment pris appui sur des tentatives d'émancipation qui ont eu cours lors de la décolonisation, d'un point de vue anti-autoritaire, elle est ce qui en est ressorti de pire, avec un certain succès. Il n'a pourtant rien à en sauver, à part peut-être de belles images publicitaires de vulgaire propagande. Née de la fausse opposition des petites nations face aux grands empires, cette marotte historique de l'extrême gauche, qui, de Lénine à Arafat, a toujours eu pour rôle de transformer des conflits sociaux en guerres et/ou guérillas politiques et militaires à l'intérieur même des dites « nations », entre factions rivalisant pour prendre le pouvoir, ou bien entre nations et empires du nord et nations du sud, ou encore entre nations impérialistes et nations « opprimées » (qui ne sont rien d'autre que des vecteurs? d'oppression) ; de la dite révolution islamique d'Iran (qui, en fait, n'était que la contre-insurrection locale) aux vallées de larmes africaines ou sud-américaines, l'anti-impérialisme n'a jamais servi à rien d'autre qu'à faire triompher les nations, et avec elles, les États, pour écraser révoltes et insurrections sociales. Comme outil contre-insurrectionnel, l'idéologie anti-impérialiste a su, par le biais du marxisme-léninisme, montrer toute son efficacité au cours de la Guerre froide. Aujourd'hui, ses débris refont surface, comme pour accompagner la pauvreté d 'une époque qui ne cesse de recycler seulement le pire de son héritage mité.

A travers la création quasi simultanée des entités étatiques israélienne et palestinienne (et dans la foulée, la création des « peuples », des « drapeaux » et des « nations millénaires » ? qui n'existaient pas avant ? qui vont avec?), à travers les exemples syriens ou kurdes, et pourquoi pas, d'autres encore (Vietnam, Cuba, Venezuela, Irak, Liban, Irlande, Libye, etc.) nous tenterons de dégager des axes critiques de la pensée et des pratiques de l'anti-impérialisme, afin d'en montrer les conséquences contre-révolutionnaires, au passé comme au présent. Contre-révolutionnaires aussi parce qu'elles admettent les revendications nationales, religieuses et étatistes qui ne font jamais que consolider le pouvoir, fût-ce un pouvoir à venir. Car l'anti-impérialisme fait aujourd'hui son retour, de pair avec d'autres formes dangereuses sous pavillon de gauche : nationalismes, identitarismes, racismes pseudo-subversifs, populismes, culturalismes et autres foyers idéologiques de séparation des exploités entre eux, sur des critères qui n'ont jamais rien de subversifs.

Des suggestions de lecture sont disponibles ici : https://ladiscordia.noblogs.org/programme-de-maijuin-2016/

Vendredi 18 novembre à 18h30 avec « Fallait-pas » chacun apporte un truc à boire et à manger à partager ensemble
au Centre Ascaso Durruti, 6 rue Henri René - Montpellier.




Un concert au KJBI avec KIOSKA et FLYING OF THE TIGERS MOSQUITOS
et une exposition d'affiches espagnoles de 1936-1939
« Gestion directe et d'aujourd'hui"
"Les 80 ans de la révolution espagnole de 1936-1937 »


Le but de commémorer cet événement est de voir ce que ce mouvement révolutionnaire a construit avec le peuple sur les plans de l’autogestion, du féminisme, de la production agraire, de l’éducation, etc. En bref, de voir, à grand échelle, le fonctionnement d’une société en rupture avec le système capitaliste dans lequel nous vivons. Une bonne occasion pour échanger, à partir de cette expérience, de nos luttes sociales actuelles, d’émancipation et d’autogestion, avec en perspective une future société libertaire.

Avec des tables de presse des groupes.

Organisé par la CNT-AIT de Montpellier, le groupe Un Autre Futur de la CGA, la CNT 34 et le Centre Ascaso Durruti
Participation aux frais libre, adhésion 2€.

Samedi 26 novembre à 19h30 au KJBI, 8 rue des pointes, LE CRES.