Alors que les politiques pensent à leur réélection,
le changement climatique est en marche sans solution de retour.
Les USA, qui produisent le plus de gaz à effet de serre, ont rejeté
les accords de limitation pour ne pas nuire à leurs industries
et mis la main en Irak sur le pétrole, la ressource naturelle la plus
vitale à nos sociétés industrielles et qui est en voie d'épuisement.
L’écologie n’est plus considérée comme une science et nos Verts
se disputent les strapontins pendant que la maison brûle.
La plupart des philosophes et scientifiques modernes ont prolongé
le mythe prométhéen, le « Croissez et multipliez... Asservissez
la nature » des religions monothéistes, sans trop en voir les
conséquences et en oubliant une évidence bien connue des "primitifs":
nous sommes inclus dans la nature. La science par ses applications
technologiques a été indirectement la cause de cette accélération
prodigieuse de l'histoire et nous devrions arriver dans quelques
dizaines d'années aux limites de cette vision à court terme !
Avant d'être économique, la dérive est idéologique et elle atteint
des sommets de raffinement chez les sophistes modernes. Par exemple
l’offensive la plus efficace contre la raison ne vient plus de la
religion mais de l’intérieur, c'est-à-dire de certains chercheurs
des sciences de la culture qui remettent en cause l’objectivité
des sciences de la nature par un relativisme extrême. La confusion
intellectuelle qui en résulte est pire que l’obscurantisme car elle
démobilise les intellectuels et occulte toute solution humaniste.
On l'a vu avec l’astrologue Elizabeth Teissier à laquelle des professeurs
de l'Université en sociologie post-moderne ont décerné le titre de
Docteur es Sciences...
Il est vrai que les dysfonctionnements croissants de nos sociétés amènent
à autrement plus de prudence qu’au Siècle des Lumières ou du Socialisme
triomphant lorsque l’avenir humain, aujourd’hui si menaçant, paraissait
encore radieux. Au niveau actuel de connaissance, il était pourtant
possible de concilier sciences « dures » et « molles », d’éviter une
« guerre des sciences », de faire converger sciences de la nature et
de la culture, progrès scientifique et social.
Dans ce « meilleur
des mondes » qui se met en place à marche forcée, il devient urgent
d’y voir clair et de ne pas se tromper d’adversaire.
La science, voie majeure de compréhension du monde, loin d’être niée,
doit être réinvestie et détournée au service de l’homme, bref il
s’agit de réhabiliter, s’il est encore temps, une « science avec
conscience ».